Les beignets de fleurs de courgettes sont une spécialité de la région Provence Côte-d’Azur Corse, comme la salade niçoise ou bien encore la tarte au citron.
Quelques mots sur la région
De même qu’il existe les hommes et les Anglais, il y a la France et la Provence.
Frédéric Dard
Frédéric Dard avait même ajouté que Dieu avait dû employer son dimanche de repos à la fignoler, tellement elle est belle, bonne et réussie. Du Rhône aux Alpes, de la Camargue à la frontière italienne, de la truffe du Tricastin à l’olive noire de Nice, des légumes du Comtat Venaissin aux fraises de Carros, de l’agneau de la Crau au loup de roche de la Méditerranée, du château-neuf-du-Pape au bandol, la Provence à table est une fête si riche, si variée que la tête vous tourne à vouloir la présenter en quelques lignes. La cuisine provençale, c’est tout un royaume chatoyant de couleurs, de saveurs et de parfums qui, d’une Provence à l’autre, se juxtaposent, se superposent, s’ajoutent les uns aux autres et, quelques fois, restent chacun dans son coin. On ne mange pas en Arles comme à Marseille, dans le Lubéron comme à Toulon, à Saint-Tropez comme à Nice, à Aix-en-Provence comme à Sisteron.
De toutes les Provences, la Provence a pourtant fait un seul et fastueux banquet. Pendant longtemps, le reste de la France, en particulier Paris, n’en sut rien. Il fallut attendre la révolution de 1789 pour que la vogue de la cuisine Provençale, apportée dans les fourgons des régiments marseillais devenus forts populaires, se manifestât enfin dans la capitale, où s’ouvrit un restaurant vite prisé « Aux frères provençaux ». Plus tard, apparurent des ouvrages de recettes qui commencèrent à dresser l’immense inventaire des spécialités provençales à quoi, au début du XXème siècle, la renommée du grand chef Escoffier ajouta un éclat supplémentaire.
Aujourd’hui, la « cuisine du soleil » déborde largement ses frontières naturelles et bénéficie d’un prestige international. Il serait d’ailleurs plus juste de parler de « cuisines » au pluriel. De la mer, de la campagne ou de la montagne, chacune a ses particularités et même, parfois, ses produits spécifiques, qu’il s’agisse de l’asperge de Lauris, de l’agneau de Sisteron, de la truffe du Vaucluse et du Haut-var, de la blette Niçoise ou de l’olive de Nyons. La cuisine du comté de Nice, encore attachée à ses racines génoises et piémontaises, ne peut se confondre avec la marseillaise, elle-même différente de la camarguaise et de l’avignonnaise. Pourtant, il existe bien un fonds commun où, de partout, l’on puise. Les immuables gardiens du Temple ce sont l’huile d’olive, l’ail (avec, à Nice, une préférence pour le rouge, plus parfumé que le blanc) et les herbes aromatiques (thym, basilic, marjolaine, farigoule, laurier, sarriette, sauge, etc.). Une trilogie sacrée qui assure le succès des soupes, puissantes et colorées, qu’elles soient de la mer (soupe de poissons, bouillabaisse, bourride), de la terre avec tous les légumes imaginables ou, comme pour l’aïoli de morue, les deux à la fois. Elle inspire les gratins, les tians, les fondues d’aubergines ou de tomates, les barigoules d’artichauts, les farcis et les omelettes. Mais aussi les daubes de bœuf, les estouffades, les apprêts du lapin, les pieds et paquets de mouton comme l’exquis gigot d’agneau de la montagne et le poulet. D’Arles à Forcalquier, de Valréas à l’arrière-pays niçois, un goût identique se manifeste pour le fromage de chèvre. Et si le répertoire des pâtisseries et sucreries est assez gigantesque, l’orange, le citron, l’anis ou le miel le marquent, partout, de leurs étourdissantes saveurs.
Au sujet des beignets de fleurs de courgettes
Ah les fleurs de courgettes en beignets ! C’est presque magique de voir ces frêles fleurs grésillantes dans l’huile bouillante, se gonfler et dorer dans la minute tel ces papiers chinois qui deviennent des fleurs dans un bol d’eau. Cette délicieuse recette est simple à réaliser, mais néanmoins très délicate, car la fleur de courgette se déchire très facilement. À la pâte de beignet traditionnel, je préfère celle dont je vous confie la recette ici, une pâte japonaise pour « tempura », plus légère et savoureuse. Cette pâte à beignets convient notamment pour les fleurs d’acacias, du sureau, du jasmin, etc. Sachez que, depuis l’Antiquité et dans tous les pays, les fleurs ont toujours joué un rôle dans la gastronomie.
Recette des beignets de fleurs de courgettes
| 4 personnes | Préparation : 10 minutes | Repos : 10 minutes | Cuisson : 2 minutes | Difficulté : * |
Ingrédients :
- 20 fleurs de courgette (la fleur de courgette est la fleur jaune qui se trouve à l’extrémité de la jeune courgette)
- 1 litre d’huile d’arachide
- Sel fin et fleur de sel
Pour la pâte à beignets :
- 50 grammes de farine tamisée
- 8cl d’eau
- 1 cube de glace pilée
Ustensiles :
- Un saladier
- Papier absorbant
- Une friteuse ou une casserole
Instructions pour la réalisation des beignets de fleurs de courgettes :
1 – Préparez la pâte à beignets. Mettez 50 grammes de farine dans un saladier, ajoutez l’eau et délayez avec une fourchette sans trop travailler la pâte, la farine ne devant pas être totalement mélangée. Ajoutez la glace pilée et laissez reposer au moins 10 minutes avant l’emploi.
2 – Essuyez les fleurs de courgettes avec un papier absorbant ou un linge humide. Ôtez leur pistil et coupez chaque fleur en trois, dans la longueur.
3 – Faites chauffer l’huile dans une friteuse ou une casserole, à 160°.
4 – Lorsque l’huile est à la bonne température, trempez rapidement, une à une, les fleurs dans la pâte à beignets et plongez-les au fur et à mesure dans l’huile, 1 à 2 minutes seulement.
5 – Avec une écumoire, retirez les beignets de l’huile puis posez-les sur un papier absorbant. Saupoudrez-les d’un mélange de fleur de sel et de sel fin.
6 – Dressez les fleurs de courgettes sur un plat et servez aussitôt.